Pourquoi de plus en plus de jeunes adultes se sentent seuls à l’ère numérique

Connectés, mais seuls

Pourquoi de plus en plus de jeunes adultes se sentent isolés à l’ère numérique

À une époque où l’on peut envoyer un message en une seconde, appeler gratuitement de l’autre bout du monde ou partager sa journée en story, on pourrait croire que les jeunes adultes ne sont jamais seuls.

Et pourtant, la réalité montre l’inverse.

Un tiers des 18-24 ans se dit régulièrement ou constamment seul, selon une étude menée par YouGov.
C’est la tranche d’âge la plus touchée. Pourquoi cette génération si connectée se sent-elle aussi isolée ?

Une illusion de lien

Les jeunes passent en moyenne plus de 3 heures par jour sur les réseaux sociaux (Statista, 2023). Ils discutent, publient, réagissent.
Mais ces échanges ne remplacent pas les liens profonds, ni la sensation d’être vraiment entendu.

Une jeune femme interviewée à ce sujet déclarait :
« J’ai des centaines d’amis sur Instagram, mais aucun avec qui dîner un soir où ça ne va pas. »

La comparaison avec des vies idéalisées accentue encore ce décalage.
On se sent seul… au milieu de tout le monde.

Un mode de vie fragmenté

Cette solitude s’explique aussi par des modes de vie de plus en plus éclatés.

  • 55 % des étudiants quittent leur région ou leur pays pour étudier (UNESCO)
  • Le télétravail réduit les échanges humains sur le lieu de travail (22 % des télétravailleurs se sentent isolés – Buffer)

Moins d’ancrage, plus de mobilité, et des relations plus difficiles à construire dans la durée.

La pression sociale amplifiée

S’ajoute à cela une pression constante de devoir "réussir" sa vie : études, carrière, apparence, réseau social…

Une étude de l’université de Pittsburgh a montré que les jeunes qui passent plus de 2 heures par jour sur les réseaux sociaux ont deux fois plus de risques de se sentir isolés.

Un jeune homme témoignait :
« Voir mes amis organiser des sorties sans moi me donne l’impression de ne pas être assez bien. Alors je m’efface, et je me sens encore plus seul. »

Un paradoxe technologique

La technologie facilite la communication, mais ne remplace pas la profondeur.

60 % des jeunes préfèrent envoyer un message plutôt que téléphoner (Kaiser Foundation).
La conversation devient plus rapide, plus pratique, mais aussi plus impersonnelle.

Un lien existe… mais il manque de présence.

Des conséquences bien réelles

La solitude chez les jeunes adultes a des effets profonds :

  • Santé mentale : 1 jeune sur 4 souffre d’anxiété ou de dépression (OMS)
  • Santé physique : la solitude chronique augmente les risques cardiovasculaires et perturbe le sommeil
  • Relations sociales : plus on se sent seul, plus il devient difficile de créer du lien, renforçant l’isolement

Selon une étude de Cigna, les effets de la solitude sur la santé seraient comparables à ceux de fumer 15 cigarettes par jour.

Comment briser ce cycle

1. Recréer du lien réel
Participer à des groupes, des événements, des espaces où l’on peut échanger librement.
Des universités ont mis en place des "cafés-rencontres" : 68 % des participants s’y sont sentis moins seuls.

2. Réduire le temps passé en ligne
Limiter le scroll, privilégier les vraies discussions. Il ne s’agit pas d’arrêter, mais de retrouver un équilibre entre lien virtuel et lien vivant.

3. Oser parler de la solitude
Des campagnes comme Let’s Talk Loneliness, au Royaume-Uni, montrent que verbaliser suffit déjà à soulager.
Ce n’est pas un échec, c’est un besoin humain.

4. Favoriser les échanges intergénérationnels
Des colocations entre étudiants et personnes âgées ont montré qu’elles réduisent la solitude des deux côtés, en créant des liens solides et naturels.

Et si on rouvrait un vrai espace d’écoute

La solitude des jeunes adultes n’est pas une faiblesse.
C’est souvent le résultat d’un monde où l’on parle beaucoup, mais où l’on écoute peu.

Chez AlloKii, nous croyons à l’importance de ces espaces simples, accessibles, où l’on peut parler sans avoir à se justifier.

Pas besoin d’aller mal pour avoir besoin d’un espace pour soi.
Parfois, une seule vraie conversation suffit à faire la différence.